Étude de la mortalité de la faune sauvage sur les routes nationales de Guyane
Les premiers résultats - Décembre 2014
Cette étude vise à étudier la mortalité de la faune sauvage sur le réseau routier national, en prévision des aménagements futurs et de mesures d’atténuation. Il s’agira du premier bilan sur cette problématique en Guyane : nombre d’espèces impactées, espèces les plus sensibles, etc. Elle a fait l’objet d’un marché lancé par la DEAL. L'association Kwata pilote cette étude avec 2 partenaires : le GEPOG en tant que responsable de la base de données participative fauneguyane.fr, et un herpétologue indépendant. Ce travail s'appuie sur 4 sources d’acquisition de données: (i) des inventaires directs sur les secteurs prioritaires, (ii) l'utilisation de bases de données « historiques », (iii) la participation des agents DEAL travaillant sur la surveillance et l'entretien du réseau routier, (iv) l'Observatoire Mortalité Routière via la plateforme fauneguyane.fr.
Après 6 mois de suivis, la contribution de faune-guyane.fr s'est appuyée sur 35 observateurs et a permis d'obtenir environ 200 données, dont une centaine sur les routes nationales. Sur le terrain, ce sont 21 espèces de mammifères non-volants qui ont été identifiées (soit 25% des espèces guyanaises).
Les 4 principales espèces impactées sont le pian (Didelphis marsupialis) avec 149 contacts; le tamarin à mains dorées (Saguinus midas) avec 31 contacts; le tamandua (Tamandua tetradactyla) avec 25 contacts, et le saïmiri (Saimiri sciureus) avec 17 contacts. Les abords des routes complètement rasés semblent former une barrière importante aux tentatives de franchissement.
La base faune-guyane.fr apporte un réel plus à l'étude, permettant l'accès à l’ensemble du réseau routier et l'accès à des données « fraîches ». Toutefois, elle présente aussi quelques limites. Il y a par exemple certaines données redondantes, mais qui peuvent être vite corrigées. Il peut aussi y avoir un biais des espèces en fonction de l’intérêt qu’elles peuvent susciter chez l’observateur. Le cas du pian est éloquent : 110 observations ont été relevées lors des inventaires menés par Kwata, pour seulement 14 observations entrées sur fauneguyane.fr. A contrario, les espèces protégées, ou plus rares, attirent davantage l'œil du naturaliste bénévole .… fauneguyane a ainsi permis de rajouter une espèce de carnivore non observé sur les transects prioritaires, le raton crabier.
Définitivement, et c'est la force du projet porté par Kwata, les différentes sources d'acquisition de données sont complémentaires, toutes légitimes et utiles, et toutes contribueront à une meilleure évaluation des impacts des aménagements routiers sur la faune, en prévision de projets visant à limiter ces interactions.
Kwata. Partenaire du projet Faune Guyane et pilote de l'Etude mortalité routière de la faune. |